Billet tiré de mon blogue Un oeil sur les médias
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(source de l’image : Global Nerdy) |
Vous pourriez en fréquenter sur les réseaux
sociaux sans le savoir. Vous les connaissez comme les amis de vos amis. Ils
s’expriment comme des humains, mais ce ne sont pas des humains : on les appelle
des robots sociaux.
Techopedia
définit les robots sociaux (en anglais : « socialbots » ou « social networking
bots ») comme des logiciels automatisés qui contrôlent un profil sur une
plateforme sociale et qui se font passer pour des humains. L’étudiant en
ingénierie informatique Greg Marra les distingue des « spambots », car là où ces derniers diffusent simultanément une
multitude de messages contenant des liens à des internautes sélectionnés au
hasard, les robots sociaux communiquent un message à la fois, avec des personnes
dont ils partagent le même réseau social (source: Greg
Marra).
Dans un billet publié le 2 novembre sur
Radio-Canada.ca, le blogueur Vincent Grou décrit comment les chercheurs
britanno-colombiens Yazan Boshmaf, Ildar Muslukhov, Konstantin Beznosov et Matei
Ripeanu sont parvenus à insérer des robots sociaux dans le graphe social
d’usagers de Facebook (l'étude intégrale est disponible ici).
Pendant huit semaines, 102 robots, sur 102 profils Facebook, ont invité 8 570
usagers à devenir leurs amis. 3 055 d’entre eux ont accepté et ont ouvert la
porte à un réseau de 1 085 785 personnes. Les « bots » ont ainsi recueilli 46 500 adresses électroniques, 14 500
adresses physiques d'usagers (source: Vincent
Grou). En outre, ils ont accumulé de l'information sur leur
sexe, leur date et lieu de naissance, leur lieu de résidence et de travail, les
écoles qu'ils ont fréquentées, leur numéro de téléphone, les identifiants de
comptes de messagerie instantanée et leur situation familiale. Cela a été rendu
possible grâce aux failles dans la sécurité de Facebook, qui n'a détecté que
20% des faux profils grâce à la vigilance de ses membres (source: Jean Elyan et IDG
NS).
Facebook n’est pas
la seule plateforme sociale qui recèle des robots sociaux parmi ses membres.
Tweeter également. Le blogueur de CBC News Dan Misener a consacré un billet
sur le sujet le 29 mars dernier. Il y mentionne notamment le fait que des
robots sociaux pourraient influencer l’opinion publique, mais nous reviendrons
sur le sujet dans un billet
ultérieur.
Selon Misener, les
robots peuvent non seulement tweeter, mais également répondre aux tweets
d’autres usagers ou se les approprier et re-tweeter les messages populaires.
Pour illustrer le phénomène, il relate l’histoire de @trackgirl. @trackgirl est
un robot social élaboré par Zack Coburn et Greg Marra, dans le cadre d’un projet
d’architecture informatique appelé Realboy (que vous pouvez consulter ici). L’objectif était
de l’intégrer dans un réseau social d’amateurs de course à pied sur Tweeter.
Pour ce faire, elle s’exprimait à propos de son entraînement pour un marathon,
jusqu’au jour où son projet (fictif) a
été compromis par un accident au genou. Non seulement @trackgirl s’est
taillée une place auprès des amateurs de course, qui sont devenus ses
« followers », mais elle a également développé avec eux une connexion
émotionnelle.
Communiquer avec un
robot à notre insu peut être, après dévoilement de la supercherie, quelque peu
perturbant pour qui s’est laissé prendre. Mais le danger ne réside pas là. Le
danger réel, c’est de laisser entrer dans son graphe social ces robots sociaux,
des logiciels qui sont conçus pour accumuler des données personnelles et qui
pourraient potentiellement nourrir la fraude, l’usurpation d’identité et les
activités des entreprises qui œuvrent dans le commerce de données personnelles
(dans ce domaine, Facebook n’est pas innocent, si l’on se rapporte au billet
suivant, de Frédéric Cavazza).
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